« Pour votre santé, bougez plus ; retrouver la forme, un jeu d’enfant ; gagner en forme, gagner du temps… »
Impossible d’y échapper : depuis quelques années, voire décennies, les injonctions à faire du sport se multiplient, qu’il s’agisse d’annonces gouvernementales encourageant à l’exercice physique, ou de spots publicitaires promouvant divers produits. Si cette prise de conscience est dans l’ensemble éminemment positive, elle pose également la question du rapport au sport, des dangers qui guettent, lorsqu’on s’adonne à des pratiques excessives ou mal calibrées. L’un de ces dangers est le claquage de genou, que nous allons évoquer ici en sus de quelques sujets qui lui sont liés.
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Un risque à ne pas sous-estimer
Posons d’abord les termes de la conversation. Lorsqu’on parle de claquage du genou, qu’évoque-t-on exactement ? Les claquages sont plus exactement des déchirures musculaires. Il s’agit de rupture des fibres constituant le muscle, suivie d’hémorragies. Le plus souvent, ces incidents surviennent à la suite d’une utilisation trop intense, répétée et importante des muscles en question. Leur nature est fortement déplaisante : soudaine, extrêmement douloureuse, les claquages sont parfois comparés à de véritables coups de poignards assénés à l’improviste. Si les séquelles de ces blessures ne sont pas toujours terribles sur le long terme, on comprend que beaucoup de sportifs amateurs comme professionnels, font tout ce qui est en leur pouvoir pour éviter ces expériences plus que déplaisantes.
Lorsque celles-ci surviennent, outre le fait de surmonter la douleur, une procédure laborieuse s’impose, si l’on veut guérir durablement. Tout d’abord, une longue phase de repos, dépassant facilement un mois, est préconisée. À cela, faut-il encore ajouter les nombreuses séances de rééducation chez le kinésithérapeute, et les multiples bandages et traitements destinés à éviter la formation d’un hématome.
Prévenir vaut mieux que guérir
Pour éviter ces écueils, une pratique raisonnable et régulée du sport est évidemment à conseiller. Ainsi, plutôt que de chercher d’emblée à battre ses propres records, à infliger à ses muscles le port de charge toujours plus massif et éreintant, il est important de rester à l’écoute de son corps, de ne pas toujours le pousser dans ses derniers retranchements et de veiller à ne pas le brusquer. Cela signifie-t-il qu’il faudrait renoncer à toute forme d’effort ou d’ambition sportive ? Bien sûr que non, mais il est important de garder un rapport sain à la performance et à l’amplification progressive de celle-ci. Prendre le temps de s’améliorer à son rythme, ne pas forcer sa course ou son entraînement, c’est aussi s’assurer d’une bonification continue, qui ne sera pas entravé par des blessures, les douleurs excessives qu’elles amènent et la perte de temps qu’elles entraînent.
De quoi les claquages sont-ils le symptôme ?
Ces règles, on en convie volontiers, tombe sous le sens. Qui prendrait le risque de mettre sa santé en danger pour quelques kilogrammes soulevés de plus, ou quelques mètres supplémentaires parcourus lors d’un marathon ? A priori, personne. Cependant, ces conseils semblent parfois durs à mettre en œuvre, tant la tentation est grande d’aller toujours plus vite, plus fort, quitte à prendre le risque de se brûler les ailes en allant justement trop vite, trop fort. Qu’est-ce qui se cache donc derrière cette pulsion qui nous prend parfois et peut s’avérer néfaste à plus d’un titre ?
Sans trop s’avancer, on peut penser qu’un élément d’explication se trouve dans la compétition créée par nos sociétés modernes. En effet, il est devenu courant de toujours vouloir se comparer au voisin, de tenter de le surpasser. Il peut s’agir des études, du lieu de résidence, de la destination de vacances ou, donc, de performances sportives. Quel que soit le domaine considéré, il faut parvenir à prouver sa valeur et donc sa supériorité, ce qui peut conduire à des attitudes contreproductives, allant jusqu’à la mise en danger de sa propre santé, comme illustrée par les claquages aux genoux et autres déchirures musculaires, véritables signaux de détresse envoyés par des corps surmenés.
Cette attitude irresponsable est parfois encouragée par l’individualisme débridé, qui domine trop souvent des pans entiers du monde moderne, et il nous incombe de lutter contre de telles dérives.
Tâchons, cependant de ne pas noircir excessivement le tableau. Oui, des risques d’abus existent dans la pratique du sport comme dans bien d’autres. Ce n’est cependant pas une raison pour rejeter l’exercice physique au profit d’une oisiveté non moins dangereuse.
S’investir dans un sport peut constituer une étape majeure dans la vie d’une personne, la clé d’un épanouissement aussi bien corporel que spirituel. Il s’agit simplement, pour atteindre cet objectif, de garder un rapport équilibré à sa passion, d’éviter aussi bien le laxisme que les excès draconiens et de progresser avant tout pour soi et non pas pour se comparer coûte que coûte à son prochain.
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