Acheter une maison en couple est un engagement majeur pour beaucoup de Français, souvent considéré comme plus significatif que le mariage. Mais que se passe-t-il lorsqu’une séparation survient et que le crédit de la maison est toujours en cours ? Comment gérer cette situation complexe ? Décortiquons les différentes options possibles et les conséquences selon votre statut marital.
Table des matières :
Comprendre les implications selon votre statut 🏡
Les répercussions d’une séparation varient selon que vous soyez en union libre, pacsé ou marié. Chaque statut a des règles spécifiques quant à la répartition des biens et des crédits.
Union libre
Dans le cadre d’une union libre, le bien immobilier acquis est en indivision. L’acte notarié précise les parts de chaque partenaire ; sans indication spécifique, chaque personne possède 50% du bien. En cas de rupture, chaque partenaire récupère sa part. Si l’un des partenaires souhaite garder le bien, il doit racheter la part de l’autre. Ce rachat peut inclure une indemnisation si les contributions à l’achat étaient inégales. Le montant de cette indemnité doit refléter l’équité prévue lors de l’achat.
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Pacs
Pour les couples pacsés, la répartition des biens dépend de la date de signature du PACS :
- Avant le 1er janvier 2007 : Si le crédit a été souscrit avant la signature du PACS, les règles de l’union libre s’appliquent. Le bien est partagé à 50/50, bien que des indemnités puissent être demandées pour ajuster les contributions inégales.
- Après le 1er janvier 2007 : Le régime de séparation des biens s’applique. Chaque partenaire possède le bien en proportion de sa contribution au crédit. Celui qui a remboursé davantage peut réclamer une compensation financière.
Mariage
Pour les couples mariés, la répartition des biens dépend du régime matrimonial choisi :
- Régime communautaire : Tous les biens acquis pendant le mariage sont communs. Lors de la séparation, un notaire détermine la part de chaque partenaire en fonction de ce régime.
- Régime mixte : Seuls les biens acquis après le mariage sont communs. Le partage se fait généralement à 50/50.
- Régime séparatiste : Les biens restent la propriété de celui qui les a financés. La répartition du bien immobilier sera alors déterminée par un notaire.
Dans tous les cas, il est crucial de procéder à une évaluation des biens pour assurer un partage équitable. Pour des conseils détaillés, consultez notre article sur que faire avant de divorcer.
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Options à considérer lors de la séparation avec un crédit en cours 💼
Face à une séparation et un crédit immobilier en cours, vous avez trois principales options : vendre le bien, le conserver ensemble ou le garder seul.
Vente du bien
La vente du bien immobilier permet de régler le crédit par anticipation. Cette option nécessite l’accord des deux parties. Si le produit de la vente ne couvre pas entièrement le solde du crédit, les ex-partenaires doivent régler la différence. Il est important de noter que quitter le domicile conjugal avant la séparation effective et sans justification peut être considéré comme une faute dans le cadre d’un mariage.
Conservation du bien par les deux partenaires
Les deux ex-conjoints peuvent décider de conserver le bien commun. Ils continueront alors de rembourser le crédit et de partager les frais liés au bien, comme les charges et les taxes. Il est nécessaire d’informer la banque de leur nouvelle situation, bien que le prêt ne sera pas désolidarisé. Un accord à l’amiable peut aussi éviter le droit de partage, qui peut s’appliquer en cas de divorce ou de rupture.
Conservation du bien par un seul partenaire
Dans certains cas, un des partenaires souhaite garder le bien immobilier. Il peut alors désolidariser le crédit, transférant la totalité de la responsabilité du remboursement à celui qui garde la maison. Ce processus implique des frais supplémentaires et dépend de la solvabilité du repreneur. Si la banque juge que le repreneur n’est pas assez solvable, elle peut refuser la désolidarisation. L’ex-partenaire qui vend sa part renonce à tout droit sur le bien. En cas de divorce, le rachat de soulte est nécessaire pour équilibrer les contributions.
La médiation pour résoudre les différends 🤝
Les séparations entraînent souvent des conflits. La médiation peut être une solution pour résoudre les différends liés au crédit immobilier et au bien commun. Les services de médiation, comme ceux proposés par NotreAccord, facilitent la communication entre ex-conjoints et aident à trouver des solutions amiables. Cela permet de régler les questions financières sans avoir recours à des procédures judiciaires complexes.
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Implications du crédit immobilier contracté seul ou à deux
Les conséquences de la séparation dépendent également de si le crédit a été contracté par un ou les deux partenaires.
Crédit contracté par un seul partenaire
Si un seul partenaire a contracté le crédit, il conserve le bien et est responsable du remboursement. L’autre partenaire, s’il a contribué aux paiements, peut demander une indemnité. Si le crédit a été contracté pour un bien commun, les deux partenaires sont responsables du remboursement selon le principe de solidarité. Les biens des deux parties peuvent être saisis en cas de non-remboursement. Si l’un des partenaires s’est porté caution, il peut demander à se désolidariser du prêt en contactant la banque, en fonction de la durée de la caution.
Crédit contracté par les deux partenaires
Lorsque le crédit est contracté par les deux partenaires, ils restent responsables du remboursement. Ce remboursement est considéré comme une dette ménagère. Un arrangement amiable peut être trouvé pour répartir le remboursement en fonction des capacités financières de chacun. Si un partenaire ne paie pas ses mensualités, le recours à un médiateur familial peut aider à résoudre le problème et à trouver un accord pour la vente du bien ou le partage des remboursements.
En conclusion,
Gérer un crédit immobilier en cas de séparation demande une bonne compréhension des implications selon votre statut marital et des options disponibles. Que vous choisissiez de vendre, de conserver le bien ensemble ou de désolidariser le crédit, il est essentiel de planifier soigneusement et d’envisager la médiation pour faciliter la résolution des conflits.