Alors que la réforme sur la retraite bat son plein, les séniors peinent à trouver du travail. En effet, une étude de la Dares en janvier 2021 révèle que seulement un peu plus de la moitié, soit 56 %, des personnes âgées de 55 à 64 ans en France, hors Mayotte, ont un emploi. À cela s’ajoute un taux d’inactivité de 24,5 % pour la catégorie d’adultes de 61 ans et 4,1 % recherchent encore du travail, sans arriver à en avoir. Une réalité alarmante face à la crise de l’emploi, au fait de repousser l’âge de départ à la retraite à 64 ans et à l’allongement de la durée de la cotisation. Pôle emploi indique même qu’environ 900 000 personnes âgées de plus de 50 ans postulent chez eux.
Dans cette section, nous disons stop aux préjugés des recruteurs et nous vous aidons dans votre recherche d’emploi. Et comme Gilles Gateau, directeur général de l’Apec l’a si bien énoncé, « il faut lever toutes les fausses “bonnes” raisons de ne pas recruter de séniors ».
Table des matières :
Gardez confiance en vous
Les entreprises ont tout à gagner en recrutant un sénior : plus mature, plus expérimenté, plus sage ou encore plus apte à organiser le travail et à manager. Un adulte de 50 ans pourra plus facilement s’adapter à chaque situation au travail plutôt qu’un jeune diplômé de 20 ans. Alors, il est inutile de vous dévaloriser. Faites de votre âge un atout, car si vous perdez confiance en vous, les recruteurs vont tout de suite le voir et vous risquez de perdre votre chance en entretien d’embauche.
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Tirez parti de vos années d’expérience
Votre véritable plus réside dans les années d’expérience que vous avez accumulées ! Votre futur employeur valorisa en premier votre expertise dans le poste que vous convoitez. Il verra tout d’abord le temps que vous avez passé à l’exercer. À 50 ans et plus, vous avez certes pris du métier, mais vous avez également acquis une certaine maturité. Faites donc valoir vos compétences au recruteur !
Travailler votre CV
Faites le point et effectuez au préalable un bilan des compétences. Dressez, au brouillon, une liste de vos réalisations, vos points forts et vos expériences de travail.
L’astuce c’est de construire un CV thématique plutôt qu’un CV chronologique classique. Structurez donc votre CV de façon à mettre en évidence vos compétences professionnelles en relation avec l’entreprise avec laquelle vous souhaitez travailler. En fonction avec l’emploi attendu, ces compétences peuvent être illustrées d’exemples de réalisations concrètes dans différents postes que vous avez occupés.
Ne regardez pas à la taille de l’entreprise dans laquelle vous postulez. Que vous envoyiez votre candidature dans une grande entreprise, dans une TPE, … n’hésitez pas à moderniser le contenu de votre CV. Il se pourrait que la dénomination de vos diplômes et formations d’il y a 20 ou 30 ans a changé, voire complètement disparu. Si c’est le cas, vous pourrez mettre en parenthèses leurs équivalents pour que les recruteurs aient rapidement idée de votre niveau d’étude. Si vous sentez un problème quelconque dans la rédaction de votre CV, vous pouvez toujours télécharger des modèles gratuits en ligne et les adapter selon vos besoins.
Postulez en ligne
Vous pouvez utiliser un CV en ligne au lieu d’une version papier. Le gros avantage, c’est que vous allez gagner de l’espace en présentant, de façon stratégique et plus lisible, l’ensemble de vos qualités et expériences dans une seule page. Par ailleurs, vous allez prouver au recruteur qu’en tant que sénior, vous êtes capable d’innover, car vous savez maîtriser les outils digitaux. N’hésitez donc pas à postuler en ligne si une offre correspond à vos attentes !
Envisagez une nouvelle carrière professionnelle
Changer de virage professionnel, c’est possible après 50 ans ! Plusieurs raisons peuvent vous pousser dans cette reconversion professionnelle : le chômage ou le désir de faire valoir vos compétences particulières dans un domaine qui vous passionne. Effectuez un tri sur les sujets que vous aimez et le domaine dans lequel vous souhaitez investir. Vous souhaitez devenir conseiller en orientation, coach de vie, ou vous voulez vous reconvertir en tant que maraîcher ? Les choix sont infinis ! Vous pouvez très bien vous former, étape que l’on va développer un peu plus bas, pour vous épanouir dans un secteur d’activité autre que celui où vous avez évolué pendant de nombreuses années.
Faites-vous aider par des experts
Pour avancer plus vite dans votre recherche d’emploi et afin d’adopter les bonnes stratégies, vous pouvez vous faire accompagner et bénéficier de conseils d’experts. Les Maisons de l’emploi, Pôle emploi ou encore les associations spécialisées en sont des exemples.
Vous pouvez aussi, par exemple, demander un bilan de vos compétences auprès d’un organisme prestataire spécialisé en la matière. Ils sont définis par décret en conseil d’État. Vous aurez ainsi une vision objective de vos aptitudes personnelles et professionnelles. Vous pourrez ainsi définir vos projets et motivations. Vous serez donc plus sûr de vous en entretien, car vous aurez les bons arguments pour négocier un emploi.
Vous avez également le choix d’entamer une VAE (validation des acquis de l’expérience) auprès d’organismes spécialisés. Il est souvent utile d’obtenir une certification et de quantifier ses acquis et expériences après plusieurs années passées dans un secteur d’activité. La VAE comme le bilan des compétences peuvent être financés par le compte personnel de formation (CPF).
À cela s’ajoute le Conseil en évolution professionnelle ou CEP. Les séniors peuvent demander un entretien gratuit pour évaluer leur situation professionnelle et considérer une reconversion auprès d’organismes habilités. Il s’agit notamment de Pôle emploi pour les salariés, de l’Apec ou Association pour l’emploi des cadres ou encore du CAP emploi pour ceux qui sont en situation de handicap.
N’ayez pas peur de vous former
Un des grands blocages des personnes âgées de plus de 50 ans dans la recherche d’emploi, c’est la peur de changer de voie professionnelle et d’oser faire un métier qui leur fascine. Si vous en faites partie, ôtez tout de suite ce barrage en mettant toutes les chances de votre côté.
Prenez ensuite la ferme décision de vous former pour vous reconvertir dans un métier qui vous passionne. Pour cela, utilisez votre CPF. En effet, toute personne active, dès son entrée sur le marché du travail, bénéficie d’un dispositif de formation publique qui lui permet de suivre une formation. Il s’agit de droits exprimés en euros en fonction des années que vous avez cumulées pendant une période où vous avez été salarié, travailleur indépendant ou micro-entrepreneur.
Ecoutons Christel parler de la recherche d’emploi de seniors dans cette vidéo :
Faites du ciblage en fonction de l’emploi que vous visez
Une fois votre bilan des compétences terminé, vous savez maintenant vos atouts et la branche d’activité dans laquelle vous orienter. Sachez qu’il existe d’innombrables entreprises qui recrutent des séniors : les PME et les TPE. Concentrez vos efforts dans les secteurs en tension comme le BTP, l’hôtellerie et la restauration, la distribution ou encore les services à la personne. Ils offrent constamment des possibilités d’embauche pour les plus âgées. La comptabilité, les métiers de la vente ainsi que le coaching, le conseil et la formation sont aussi plus ouverts au recrutement des séniors.
Attisez votre réseau professionnel
N’hésitez pas à passer quelques coups de fil ou de miser sur le bouche-à-oreille pour faire valoir vos compétences. Envoyez des candidatures spontanées. Restez en contact avec des personnes qui travaillent dans des secteurs clés comme l’hôtellerie. Déposez votre CV sur Pôle emploi, mais aussi sur les sites de grandes entreprises. Utilisez les réseaux sociaux et mettez à profit les réseaux professionnels comme LinkedIn. Réactivez les liens avec vos anciens collègues ou relations. Mettez en valeur vos compétences. Pensez à diffuser votre CV dans des sites d’emplois consacrés aux séniors tels que Teepy Job, Emploi Senior, SeniorJob…
Vous ne maîtrisez pas les outils digitaux ? Ce n’est pas grave, vous pouvez toujours apprendre les nouvelles pratiques numériques en utilisant votre compte personnel de formation. Laissez-vous également aider par votre entourage.
Connaissez vos droits
Même si vous êtes au chômage et que vous avez plus de 50 ans, vous pouvez toujours garder vos projets de départ à la retraite sans devoir nécessairement rechercher un nouveau travail. Savez-vous que vous bénéficiez d’allocations chômage ? Cap sur ces règles d’indemnisation.
Bénéficier d’une retraite à taux plein et d’une assurance chômage en fonction des trimestres achevés
Les séniors qui ont perdu leurs emplois ont droit à des allocations chômage. Et lorsque les conditions pour les obtenir à taux plein sont remplies, ils bénéficient d’une pension de retraite. Et vice-versa, si le nombre de trimestres n’est pas atteint, le versement des indemnités continue.
Le montant de l’ARE (Aide Retour à l’Emploi) selon Pôle emploi
Le montant de l’allocation chômage d’ARE versée par Pôle emploi se base sur votre salaire journalier de référence (SJR). Il correspond à votre rémunération brute durant les 24 derniers mois, divisée par le nombre de jours, y compris les samedis et dimanches, où vous avez été sous contrat pendant cette période. Et si vous avez plus de 53 ans, la durée maximale d’allocation chômage est de 30 mois, plus une éventuelle prolongation de 6 mois si vous suivez une formation.
Les allocations durant la période de 50 à 61 ans
Les droits au chômage ne concernent que ceux qui sont inscrits à Pôle emploi. La règle veut que vous le soyez 12 mois au plus tard suivant votre dernier licenciement et que vous ayez été dans vos fonctions au moins 6 mois pendant les 24 derniers mois. Si vous avez 53 ans et plus, cette période peut s’étaler sur les 36 derniers mois.
Si vous perdez donc votre emploi entre 50 et 52 ans, la durée de l’allocation ne peut pas dépasser 24 mois. Vous avez aussi le choix d’opter pour l’Allocation de solidarité spécifique (ASS) si vous pensez qu’elle vous avantage plus que l’ARE. En 2023, le montant des allocations ne peut être en dessous de 507,3 € (16,91 € par jour) et au-dessus de 1183,7 € (39,46 € par jour), même pour les séniors qui ont travaillé à Paris et qui ont perçu un salaire conséquent.
Les indemnisations à partir de l’âge de 62 ans
À partir de 62 ans, vous bénéficiez toujours des indemnités au chômage si vous avez travaillé au moins pendant 1 an. Il faut aussi que vous justifiez de 100 trimestres et 12 ans de cotisation à l’assurance chômage. Vous aurez donc droit à l’ARE tout en attendant votre départ à la retraite à un taux plein, généralement entre 65 et 67 ans.
Que se passe-t-il si vous ne bénéficiez pas de droit aux allocations chômage après 62 ans ?
Il peut arriver qu’il vous manque des trimestres pour un taux plein alors que vous arrivez à l’âge de 62 ans. Vous pouvez quand même assimiler des trimestres via la période non indemnisée de chômage.