Il est fréquent d’entendre dans les cercles de cyclistes que la pratique du VTT est bien plus exigeante que celle du vélo de route. Certains adeptes du VTT vont même jusqu’à affirmer que pour obtenir les mêmes résultats physiques qu’une randonnée en VTT. Il faudrait fournir deux à trois fois plus d’efforts en vélo de route. Toutefois, il est essentiel de se poser la question : Dans quelle mesure cela est réellement vérifiable sur le terrain ?
Pour répondre à cette question, Jeff Barber, un cycliste expérimenté, a mené une expérience. Il a utilisé un capteur de puissance sur un VTT rigide et un vélo de course. Pour lui permettre de déterminer les facteurs qui rendent le VTT plus difficile sur le plan physique.
Table des matières :
Les facteurs qui rendent le VTT plus physique que le vélo de route
Le VTT est considéré comme une pratique bien plus exigeante que le vélo de route. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette différence de difficulté. Voici quelques-uns de ces facteurs :
- Les obstacles rencontrés sur sentier : Les sentiers de VTT sont souvent parsemés d’obstacles. Il peut il y avoir des cailloux, des racines, des rochers, etc. En comparaison, les routes goudronnées sont en général plates et sans obstacles. Ces obstacles en VTT ralentissent les riders et accentuent l’effort physique.
- La surface des sentiers : La terre et l’herbe sur les sentiers ralentissent également les riders. Contrairement à l’asphalte des routes où circulent les cyclistes avec leur vélo de route.
- Les pneus et l’aérodynamisme : Les pneus à crampons des VTT sont plus larges et augmentent la résistance par rapport aux boyaux des vélos de route. De plus, la position du cycliste en vélo de route est beaucoup plus aérodynamique que celle du vététiste en VTT.
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Les facteurs à considérer pour évaluer la difficulté du VTT selon l’étude de Jeff barber
Dans son expérience, Barber a tenu compte de certains facteurs pour déterminer les éléments qui rendent le VTT plus physique. Cependant, il y a d’autres facteurs à prendre en compte pour évaluer cette question :
- Les ascensions: Les sentiers de VTT sont souvent caractérisés par des montées rapides et abruptes, tandis que les montées sur les routes sont généralement plus régulières. Cependant, certaines routes peuvent présenter des montées difficiles, tout comme certaines parties du sentier peuvent être plates. Pour comparer les deux activités, il est donc important de normaliser les dénivelés positifs et négatifs. Par exemple, une ascension en haute montagne à vélo de route peut être beaucoup plus difficile qu’une balade tranquille en VTT le long d’une voie ferrée.
- Le poids des vélos: En général, les vélos de route sont plus légers que les VTT, mais chaque vélo et chaque cycliste sont différents. Par conséquent, il est plus facile de pédaler sur un vélo léger, que ce soit un vélo de route ou un VTT. Pour cette raison, Barber a utilisé un VTT et un vélo de course de poids équivalent en ajoutant du poids au vélo de course pour équilibrer les deux.
- La nature du sentier: Les sentiers ont en général plus de virages et de chicanes que les routes, et prendre un virage serré demande énormément d’énergie au rider. Toutefois, certaines routes peuvent également présenter des virages, et certains sentiers peuvent avoir de longues portions de ligne droite. Il est donc important d’évaluer le nombre et la difficulté des virages pour chacune des activités.
- Les arrêts et démarrages: Les arrêts et démarrages fréquents, comme aux feux tricolores en ville, peuvent avoir un impact physique sur le cycliste. De même, descendre et remonter sur un VTT peut également demander de l’énergie. Pour évaluer cette question, il est important de compter les arrêts pour chaque activité et d’évaluer la force nécessaire pour repartir.
- Les suspensions: Les suspensions, même bien réglées, peuvent pomper de l’énergie au cycliste. Il est donc important de tester la force nécessaire sur un VTT avec des suspensions, par rapport à un VTT sans suspensions ou un vélo de route.
- Le mental: Les prises de décisions fréquentes en VTT peuvent user le mental du rider. Cependant, cette question est également importante pour les cyclistes sur route, notamment en milieu urbain où ils doivent se faufiler dans la circulation.
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En somme, évaluer la difficulté relative du VTT par rapport au vélo de route est complexe et dépend de nombreux facteurs. Barber a mis en évidence certains éléments, mais il est important de prendre en compte d’autres aspects pour avoir une vision plus complète de la question.
Les différences de franchissement d’obstacles
Jeff Barber a mené une expérience en parcourant trois fois une distance de 150 mètres. Il a commencé sur une côte goudronnée à une vitesse constante, sans obstacle. Ensuite, il a placé des obstacles tels que
- des bûches
- des tasseaux en bois à intervalles réguliers
Et a donc refait la même distance trois fois en franchissant les obstacles à la même vitesse. Il en a conclu que le franchissement des obstacles demande 9% de puissance supplémentaire pour maintenir la même vitesse. Cependant, si les obstacles sont plus grands ou plus espacés, cela nécessite plus de puissance pour conserver la même vitesse. Il est donc difficile de comparer la pratique du VTT et celle du vélo de route. Pour la simple et bonne raison que chaque parcours est différent.
Comparaison du VTT et du vélo de route sur surface naturelle
Pour une deuxième expérience, Barber a trouvé un sentier en herbe. Ce sentier avait la même pente que la côte goudronnée mentionnée précédemment. Les résultats ont montré que Barber a dû déployer 31% de force supplémentaire. Pour permettre de maintenir la même vitesse sur cette surface naturelle. Cela est principalement dû à la nature du terrain, même si c’était un chemin en herbe. Par conséquent, il est facile d’imaginer les efforts supplémentaires nécessaires pour parcourir un terrain humide. En revanche, une surface bien tassée ou un chemin de halage demandent moins d’efforts que le VTT, mais tout de même plus que la route.
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Les pneus et l’aérodynamique en VTT
Le test a été mené en descente, en roue libre, en ajustant la pression des pneus du VTT. Afin de se rapprocher au maximum du roulement du vélo de route. Le vélo de route roule en moyenne 11% plus vite que le VTT, avec une différence significative au démarrage et sur les 50 premiers mètres. La bande de roulement plus large du VTT crée plus de résistance, ce qui influe grandement sur la vitesse.
Les tests effectués indiquent qu’il faut fournir 51% d’efforts physiques supplémentaires en VTT pour maintenir le même rythme qu’un vélo de route sur une surface herbeuse ou grasse avec des obstacles. Cependant, la configuration des pentes et des virages doit être similaire et le VTT doit être rigide. Les VTT semi-rigides ou tout suspendus nécessitent encore plus d’efforts. Avec la multiplication des obstacles, des virages, des montées et des descentes, l’effort fourni peut atteindre 100% ou plus de ce qui est demandé sur un vélo de route. Cela tient une cohérence avec les observations des vététistes expérimentés. Dans ce contexte, il convient de se demander si le gravel peut être une alternative viable.