L’ostéopathie est une thérapie naturelle qui soigne tous les maux du corps, et pas seulement ceux liés à la mobilité, comme on pourrait le croire. En France, la formation pour devenir ostéopathe est dispensée dans les écoles privées qui y sont dédiées, et ces établissements doivent être agréés par le Ministère de la santé.
Avec la tendance actuelle qui tourne le dos à la médication, aux traitements des symptômes, qui veut réécouter l’être humain et le voir comme un tout, l’ostéopathe compte parmi les métiers les plus sollicités. C’est également un métier passionnant et qui ouvre de nombreux horizons.
Étant un domaine complexe, l’ostéopathie offre diverses branches explorables. Une fois diplômé et après quelques années de pratiques, vous choisirez l’orientation qui vous convient : ostéopathe pour nourrisson, ostéopathe pour personnes âgées, ostéopathe spécialisé en personnes en situation de handicap, …
Vous souhaitez devenir ostéopathe, mais ne savez pas ce que c’est ni que faire pour en devenir un ? Cet article vous donne en détail des éléments de compréhension qui vous aideront à décider si cet emploi est fait pour vous.
Table des matières :
Andrew Taylor Still, père de l’ostéopathie
C’est vers la fin du XIXème siècle qu’Andrew Taylor Still (1828-1917) « crée » l’ostéopathie.
Still était fils de médecin. Passionné par la médecine, il suit le même parcours que son père. Mais il développe un intérêt particulier pour l’anatomie et la physiologie. Pour approfondir ses connaissances dans ces domaines, il va disséquer d’innombrables cadavres sur les champs de bataille de la Guerre de Sécession.
À 36 ans pourtant, il met en doute la médecine et tout ce qu’il a appris : 4 membres de sa famille meurent d’une méningite, et ce malgré les efforts donnés par les médecins les plus érudits de son entourage. Lui-même était souvent sujet à de violents maux de têtes, ce qui le pousse encore plus à s’interroger sur le fonctionnement du corps humain. Andrew Taylor Still reconnaît qu’il y a un besoin d’approfondir ses connaissances en médecine pour faire avancer ce domaine.
American School of Osteopathy, première école d’ostéopathie dans le monde
En 1874, 10 ans après sa remise en question, et sur la base de ses connaissances en anatomie et physiologie du corps humain acquises au cours de ces 10 années, Andrew Taylor Still établit alors les principes de base de l’ostéopathie. Pendant 18 ans, il se consacre à l’ostéopathie.
En 1892, au vu du succès de cette méthode qu’il a développé, il crée la première école d’ostéopathie à Kirksville, l’American School of Osteopathy. Sa pratique se popularise dans les autres états des Etats-Unis.
C’est en 1917 que la première école Européenne est fondée : la British School of Osteopathy, grâce à un ancien élève de Still, John Martin Littlejohn. La médecine ostéopathique arrive en France en 1960 grâce à des praticiens issus des écoles américaines et londoniennes.
Jusque-là, les ostéopathes ne sont pas encore considérés comme des médecins. Aux Etats-Unis, ce n’est qu’en 1973 que les ostéopathes deviennent médecins : les médecins et les ostéopathes ont désormais des études et des prérogatives identiques.
Qu’est-ce le métier d’ostéopathe ?
L’ostéopathe est un professionnel du secteur médical. Il est le plus souvent sollicité pour les maux de dos, mais ne s’y limite pas. Il peut être consulté pour les troubles fonctionnels des systèmes neurologiques, digestifs, cardiovasculaires ou encore de l’ORL. Pour Still, l’ostéopathe doit s’attacher à la recherche de « l’origine du problème » de santé, quel que soit le problème.
L’ostéopathe veut comprendre quelles voies dysfonctionnant ont entraîné le trouble. Pour ce faire, il procède :
- à une série de questions : le patient décrit les troubles et douleurs auxquels il est sujet, ses antécédents médicaux.
- à une auscultation par palpation. En usant de ses mains, l’ostéopathe palpe tout le corps du malade. Son objectif : rechercher au niveau des articulations, des membres, des viscères, au niveau de la colonne vertébrale … des points de blocage.
- Une fois les zones tendues et déséquilibrées détectées, il procède à des manipulations fonctionnelles. Ces dernières visent à mobiliser les tissus, à induire un relâchement de l’organisme dans la zone manipulée et à y rétablir l’harmonie.
Ce qui différencie un ostéopathe d’un médecin est donc l’utilisation de ses mains, d’où sa classification parmi les médecines manuelles. Grâce au savoir-faire qu’il a cumulé en école et durant ses années de pratiques, il est parfaitement capable de détecter les tensions.
Toujours en utilisant ses mains, il va débarrasser le patient de ses blocages grâces à des palpations, des mouvements de rotation et différentes techniques propres à son métier.
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Quelles sont les qualités pour devenir un bon ostéopathe ?
Outre les qualités requises pour réussir dans le domaine de la santé et dans les études, pour devenir ostéopathe, vous devez avoir les aptitudes suivantes.
Être à l’aise avec le contact physique
Le principal outil de travail de l’ostéopathe est son toucher, ses mains. Si vous n’êtes pas à l’aise avec l’utilisation de vos mains, vous aurez du mal à réussir et à vous épanouir dans le métier.
Avoir un sens de l’écoute développé
Un ostéopathe ne va pas se baser uniquement sur les anciens rapports d’antécédents de ses patients. Afin de comprendre son mal, il va l’interroger, lui parler, l’écouter. Le patient lui-même pourrait ne pas savoir ce qui lui arrive, il se peut qu’il raconte juste ce qui lui fait mal. Ce sera à l’ostéopathe de l’aider à trouver ce qu’il a et à lui prodiguer des conseils adaptés à sa situation.
Posséder le sens de l’autonomie
La plupart des ostéopathes travaillent en cabinet privé. Donc il est important d’être autonome, de savoir gérer son cabinet seul – du moins au début, de savoir prospecter, se vendre, gérer sa patientèle, ses rendez-vous, … Quand vous aurez développé votre activité, vous pouvez engager un assistant pour vous épauler.
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Quelles pathologies sont traitées par l’ostéopathie ?
L’ostéopathie permet de traiter de nombreuses pathologies :
- Pathologies du système musculo squelettique : les rachialgies (douleurs du dos), les pubalgies, les tendinites, les entorses à répétition…
- Pathologies du système neurologique : les migraines, les céphalées, les névralgies (faciale, d’Arnold…), les sciatiques, les cruralgies, ou encore les douleurs neurologiques diffuses…
- Pathologies du système cardio-vasculaire : les hémorroïdes, les jambes lourdes, les palpitations cardiaques dues au stress…
- Pathologies du système digestif : problèmes de transit, les flatulences, les ballonnements, le RGO (reflux gastro-œsophagien ou régurgitations) chez le nourrisson, les colites intestinales ou coliques du nourrisson…
- Pathologies des systèmes ORL et pulmonaire : les otites, les rhinites, les sinusites, l’asthme, les bronchites ou bronchiolites chez le nourrisson, les acouphènes, les vertiges…
- Pathologies du système neurovégétatif : le stress, la nervosité, les troubles du sommeil, les crises d’angoisse…
- Traumatismes : les entorses, les accidents de la voie publique, les chutes, les chocs émotionnels…
Quelle formation pour devenir ostéopathe ?
Si vous voulez devenir ostéopathe, vous devez en premier lieu avoir le baccalauréat, ou bien un titre admis en équivalence. Les élèves en terminale peuvent également présenter leur candidature. Leur admission définitive dépendra de l’obtention du bac.
Les professionnels de santé peuvent également accéder à la première année. Mais ils seront dispensés de certaines matières, à condition de les faire valoir. Les étudiants issus d’une filière non scientifique ont aussi la possibilité d’accéder aux formations : certaines écoles proposent une année préparatoire aux études ostéopathiques. Il faut cependant démontrer une forte motivation à la profession et des notes élevées dans les matières scientifiques.
La sélection se fait de manière similaire dans les écoles d’ostéopathie en France. Les études étant longues et ardues, les étudiants doivent savoir montrer leur motivation, avoir un fort niveau scientifique, et surtout faire preuve de persévérance. Au cours d’un entretien, le Conseil d’établissement de l’école d’ostéopathie jugera si le candidat présente ou non ces qualités et décidera si oui ou non il sera admis.
La formation professionnalisant est répartie en trois années de cours théoriques durant lesquelles les étudiants acquièrent les compétences requises à travers des cours magistraux et des travaux dirigés, puis de deux années de pratique.
Dans la première année, vous aurez déjà des stages d’observation. Selon l’école fréquentée, vous aurez accès ou non une clinique pédagogique dès la première année. Dans certains établissements, seuls les troisièmes années peuvent accéder à la clinique et commencer à faire des observations, voire à faire le diagnostic. Ils sont sous le suivi d’un ostéopathe diplômé depuis 5 ans.
En quatrième et cinquième année, les étudiants commencent à prendre en main les patients, jusqu’à être capables de mener la consultation de manière autonome.
À l’issue de la formation dans une école d’ostéopathie agréée, vous obtenez le Diplôme d’Ostéopathie et vous pouvez exercer librement votre activité professionnelle.
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Agrégation du ministère de tutelle concernant le métier d’ostéopathe
Ostéopathe, métier controversé au début
Le métier d’ostéopathie est reconnu en France depuis seulement 20 ans. Aujourd’hui, il est de plus en plus réglementé. Pourquoi ? Parce qu’à ses débuts, il a connu l’opposition de l’Ordre National des Médecins.
En effet, en 1960, ces derniers ont exigé que l’ostéopathie ne devait être exercée que par des diplômés en médecine. Pour eux, seuls ceux qui sont déjà médecins peuvent pratiquer l’ostéopathie et qu’un cursus de 5 ans ne suffit pas pour pratiquer des manipulations des articulations, des manipulations des vertèbres, …
Le succès et l’efficacité de l’ostéopathie ont fait que les ostéopathes étaient très demandés. Le métier soit quand même exercé dans l’illégalité, malgré l’opposition de l’Ordre des Médecins.
La création de l’Association Française de Défense de l’Ostéopathie a permis d’arriver à un compromis. En 2002, la loi n°2003-303 du 4 mars 2022 contient l’article 75 qui reconnait l’usage professionnel du titre d’ostéopathe.
Agrément des écoles pour assurer la qualité de la formation
Savez-vous que tous les 5 ans, les écoles d’ostéopathies doivent renouveler leur agrément ? Elles ne peuvent délivrer de diplômes que si elles disposent de cet agrément. Ce dernier est un gage du sérieux de l’établissement.
Le ministère de la Santé l’attribue ou non, sur avis de la Commission consultative nationale des agréments. Les établissements doivent remplir de nombreux critères pour l’obtenir. Les écoles d’ostéopathies doivent se soumettre à de rigoureux examens concernant le cursus proposé, les locaux, les enseignants, les capacités d’accueil, …
Les établissements qui satisfont aux critères obtiennent donc un agrément, valable pour 5 ans. Les futurs ostéopathes qui souhaitent obtenir un diplôme d’ostéopathe doivent donc passer par ces établissements privés agréés. Et grâce à ce diplôme d’ostéopathe, ils peuvent exercer librement leur métier.
Il faut cependant savoir que ce diplôme n’est pas un diplôme d’état. Malgré les 5 ans d’études pour obtenir le DO ou diplôme d’ostéopathe, vous n’avez pas le grade master. Vous n’aurez pas droit aux équivalences dans le système universitaire.
Quel est le salaire d’un ostéopathe ?
En France, le salaire moyen d’un ostéopathe est compris entre 1 300 et 3 000 euros bruts mensuel.
Pour un ostéopathe libéral, de nombreux paramètres vont cependant influencer le chiffre d’affaires. Le premier est le nombre de clients. Un ostéopathe en libéral qui commence sa carrière peut ne pas générer de chiffre d’affaires du tout. Plus il développe sa clientèle, mieux il gagnera sa vie.
Un autre paramètre à considérer est le statut juridique. Le plus recommandé est l’installation en auto-entreprise, qui permet de payer peu de charges. Un autre paramètre qu’il faut considérer : le tarif des ostéopathes n’est pas réglementé. D’un professionnel à un autre, le tarif peut aller de 40 euros à 150 euros la séance. Les ostéopathes qui se sont fait une réputation peuvent gagner en moyenne 4.000 euros brut par mois. Mais si vous ciblez vos clients également, vous n’avez pas à attendre le fruit de nombreuses années avant de pouvoir prétendre à des tarifs élevés. Dès le début de votre carrière, vous pouvez penser à une cible premium : des célébrités, des sportifs connus, des athlètes de renoms, aux bébés, aux femmes enceintes, … Mais bien sûr, cela implique toujours que vous ayez établi votre réputation et que vous ayez travaillé votre branding.
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Comment devenir ostéopathe ? Écoles, agréments, contenu, démarches…
La Chaîne Santé nous fait une synthèse vidéo de ce qu’il faut savoir pour intégrer une école d’ostéopathie.
Quel est le prix d’une consultation chez un ostéopathe ?
Nous avons vu plus haut les études pour devenir ostéopathe. Approfondissons le sujet relatif à la tarification ostéopathique. Cet art de soigner, à la fois doux et non-intrusif, nécessite une certaine expertise qui justifie la variation des honoraires entre les différents praticiens.
Le premier élément influençant le coût est indubitablement la répartition géographique. Comme c’est souvent le cas pour de nombreux services, dans une grande ville, consulter un ostéopathe est généralement plus coûteux qu’en zone rurale. La renommée du praticien, son expérience, son diplôme d’ostéo ou encore sa spécialisation peuvent également entrer en jeu. Par ailleurs, certains ostéopathes adaptent leurs tarifs selon le public, proposant des tarifs réduits pour les enfants ou les étudiants par exemple.
Un point d’importance à ne pas négliger concerne le remboursement. Sachez qu’il n’est pas systématique. Bien que l’ostéopathie ne soit pas remboursée par la Sécurité Sociale, certaines mutuelles proposent un remboursement partiel ou total des séances. Il est donc judicieux de se renseigner auprès de sa mutuelle avant la consultation. L’ostéopathie, bien qu’efficace, engendre un coût qui peut parfois être un frein pour les patients.
Le prix d’une consultation ostéopathique, sujet ô combien complexe, est ainsi déterminé par une multiplicité de facteurs. Plonger dans ce dédale tarifaire, c’est offrir au patient une meilleure visibilité sur les répercussions financières des soins envisagés.