Le quotidien d’un manager est certainement parmi les plus périlleux. En effet, il gère une grande variété de personnalités pour faire avancer un groupe. Si certains collaborateurs se montrent tendres, il y en a toujours qui donnent du fil à retordre. Le manager se doit alors d’utiliser les bonnes techniques pour limiter les conséquences de leurs comportements sur l’équipe. Avant de voir les solutions possibles pour ajuster son management par rapport à ces individus, passons en revue les différents types de caractères compliqués.
Les différents types de personnalités difficiles
Parmi les personnalités difficiles, il y en a qui sont volontaires, d’autres un peu moins. Dès ce stade, l’on constate déjà deux situations distinctes nécessitant différentes gestions. Dans tous les cas, c’est le manager qui en paie le prix fort. À défaut de ne pas pouvoir ouvrir un conflit, il faut trouver des pratiques plus délicates au risque de ternir l’environnement de travail. Bien évidemment, il ne faut pas non plus prendre des gants avec certaines personnes surtout lorsque la situation s’envenime.
Avant d’en arriver là, vous avez intérêt à cerner toutes les personnalités compromettantes rencontrées dans le monde professionnel. Soyez bien conscients que les effets de ces comportements sur l’entreprise sont néfastes. Nous pouvons citer la baisse de performance, une mauvaise image du manager et/ou de l’entreprise, une ambiance démotivante et bien d’autres encore.
Voici les cas les plus rencontrés :
- Le pessimiste : c’est celui qui critique tout le temps. Il n’est jamais satisfait et râle, peu importe ce qui se passe. Ce type de personne se montre suspicieux face au changement et pose des obstacles à lui-même et aux autres.
- Le colérique : c’est le salarié qui est tout le temps contrarié. Il ne cache pas sa colère et explose fréquemment au vu de tous. C’est la personne la plus susceptible de gâcher l’ambiance du groupe.
- L’anxieux : panique facilement et a un problème de confiance en soi. C’est quelqu’un de fragile et qui a tendance à se rabaisser au profit des autres. Paradoxalement, il sait être très perfectionniste avec une méthode maniérée. C’est pourquoi il craint toujours de ne pas être suffisamment à la hauteur.
- L’introverti maladif : silencieux et mystérieux, l’introverti est difficile à comprendre. Il n’exprime pas ses sentiments et est très rancunier. Il ne sait pas dire non, mais risque de faire une crise du jour au lendemain.
- Le démotivé : c’est celui qui ne fait pas grand-chose pour atteindre l’objectif. Le démotivé est une personne nonchalante qui manque de performance. La qualité de son travail laisse à désirer et cela met en péril la réussite de toute l’équipe.
- Le martyr : cette personne ne refuse jamais les ordres et les missions et se plaint ensuite sur ces choses qu’il a tout bonnement accepté. Selon lui, il a toujours raison.
- L’arrogant : celui-ci est parfois agaçant quand il fait son « je-sais-tout ». Sûr de lui, il a tendance à couper la parole et à s’imposer. On le voit comme quelqu’un qui fait l’intéressant. L’arrogant reconnaît rarement ses torts et n’est pas content du succès de ses collaborateurs.
- Le manipulateur : il sème la pagaille dans le bureau en inventant des choses sur les uns et les autres. On ne sait jamais vraiment qui il est parce qu’il refuse tout simplement de le montrer. Le manipulateur se montre l’ami de tout le monde quand ça l’arrange, mais n’hésite pas à tourner le dos quand les choses se gâtent.
Adapter son attitude en fonction de chaque personnalité
La première chose à faire est de réagir, mais vous devez connaître la personnalité à laquelle vous avez affaire avant de définir l’attitude à adopter.
Face au pessimiste
Même s’il se plaint tout le temps, accordez-lui votre oreille attentive de manager. Il est important qu’il prenne part aux décisions de groupe. Il faut également se montrer persuasif pour le faire changer d’avis quand il s’entête à rester sur sa position. Le pessimiste a besoin d’un management constructif.
Face au colérique
Le colérique a besoin d’être cadré. Le rôle du manager est de lui faire comprendre que ses excès de colère ne sont pas permis au travail. Attention, il ne s’agit pas de vous mettre en colère vous aussi. Au contraire, il faut rester calme pour éviter les conflits tout en lui indiquant les limites à ne pas franchir.
Face à l’anxieux
Une bonne compréhension s’impose en l’occurrence surtout quand les sources de ses anxiétés sont assez justifiées. L’anxieux a besoin de soutien avant tout et donc d’un manager rassurant. Montrez-lui que vous pouvez lui faire confiance.
Face à l’introverti maladif
Naturellement, la solution la plus évidente est de lui tirer les vers du nez parce qu’on ne sait pas toujours ce qu’il pense. Inutile de brusquer l’introverti, vous pouvez l’aider en le mettant à l’aise. Toutes vos actions envers cette personnalité doivent l’inciter à participer petit à petit et à s’exprimer.
Face au démotivé
Le démotivé est très difficile à gérer. Avant d’arriver à la séparation, essayez de découvrir ce qui le bloque dans son travail. En effet, la démotivation peut être causée par les conditions de travail, un manque d’intégration dans l’équipe, une routine ennuyeuse ou une recherche de reconnaissance. Ce qui veut dire que les choses peuvent être corrigées quand les facteurs sont externes.
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Face au martyr
Une communication claire s’impose avec un martyr pour éviter d’entendre ses lamentations sans cesse par la suite. Donnez-lui des conseils pour qu’il avance explicitement ses opinions et ses besoins tout en imposant ses propres limites quand c’est nécessaire. Le problème que vous risquez le plus avec cette personnalité relève en fait d’un malentendu.
Face à l’arrogant
Cette personne se croit toujours mieux que les autres. Elle a alors besoin d’être approuvée et félicitée pour tout et n’importe quoi. Bien que désagréables, ces individus peuvent être très efficaces quand ils veulent. Généralement, ils ne refusent pas les tâches qui leur permettent de se mettre en valeur. Il ne faut pas hésiter à leur en donner surtout si c’est dans leur domaine de compétence. En même temps, n’oubliez pas de leur rappeler les règles quand ils en font trop.
Face au manipulateur
Le manipulateur se doit d’être bien discipliné. Ne vous perdez pas dans ses actions parfois purement intéressées. Le manager a tout à fait le droit de lui demander d’être bien clair quand il s’exprime. Le manipulateur est le roi des sous-entendus et des a priori. Et surtout, mettez de la distance entre vous.
Ce que le manager doit faire étape par étape
Si les approches et la stratégie diffèrent d’un profil à un autre, les étapes à franchir sont sensiblement les mêmes dans tous les cas. Peu importe la nature du problème, les managers ne doivent en aucun cas laisser tomber leur position. La façon dont vous gérez les choses impacte ces personnes difficiles et change beaucoup de chose dans leur comportement.
Réagir face à ces comportements compromettants
Prenez des initiatives avant que la situation ne dégénère. À part le manager, les collègues sont également susceptibles de subir ces collaborateurs désagréables et perturbateurs. Ce qui veut dire que plus vous attendez, plus toute l’équipe peut être freinée.
Ne pas se laisser emporter par la colère
Il va sans dire que ces comportements entraînent la négativité, mais ce n’est pas pour autant que vous devez entrer dans leur jeu. Agissez en responsable que vous êtes et évitez les confrontations directes. Les dialogues sont à prioriser que ce soit avec le principal concerné ou avec le reste de l’équipe. Personne n’est mieux placé que les collègues pour essayer de comprendre ce qui cause ces attitudes. Cela vous donnera les bonnes informations qui vous permettront de mettre en place un management constructif.
Résoudre le problème avec la personne concernée
Une fois que vous connaissez la démarche à faire, faites-en part à la personne. À ce stade, vous devez déjà avoir une idée des causes de ces soucis. L’objectif est maintenant d’arriver à changer cela pour améliorer votre collaboration et relation. Vous êtes le manager, ainsi vous devriez avoir le dernier mot. Cependant, il est essentiel de l’écouter et de prendre en compte ses propositions de solution. À vous de peser le pour et le contre par la suite en restant le plus objectif possible.
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Aux cas extrêmes les mesures radicales
Lorsque vous avez tout essayé, il n’y a plus rien à faire que de se séparer de la personne. Mais avant cette décision finale, vous pouvez peut-être lui dédier un lieu de travail à part. C’est envisageable quand la personne est performante, mais que sa présence au sein du groupe nuit à la motivation de tout le monde ou à la sienne. Ce type d’employé peut alors travailler à domicile.
Les profils avec un grand potentiel, eux, peuvent se concentrer sur des projets internes à l’entreprise où ils sont les seuls décisionnaires. Au pire, faites appel à de l’aide extérieure pour leur offrir coaching ou formation.